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Vers un numérique responsable : l’énergie verte dans le digital

Dans cet article, vous trouverez toutes les informations à savoir sur l’énergie verte et plus précisément dans le digital, les enjeux et les différentes solutions qui se présentent aux entreprises. Vous y trouverez également quelques-uns de nos conseils pour une utilisation responsable du numérique.

#1.

Introduction

Depuis plusieurs années, la société s’inquiète de plus en plus au sujet de l’écologie et de tout ce qui peut avoir un impact sur l’environnement. Beaucoup d’actions collectives voient le jour telles que les marches pour le climat et il y a également beaucoup d’actions individuelles. Cependant, il est important qu’il y ait avant tout des actions et des décisions qui soient prises par l’Etat ainsi que les entreprises. Ces dernières sont considérées comme faisant partie des acteurs principaux ayant un impact sur l’environnement. La plupart d’entre elles ont déjà réfléchi à intégrer dans leurs valeurs des objectifs de développement durable tels que la gestion des déchets, l’énergie verte, etc. 

Mais la question du digital doit également être prise en compte. La digitalisation des outils et des activités, devenant de plus en plus grande, entraîne un impact direct sur l’environnement. Or, trop de personnes ne sont pas conscientes de ce problème. 

Nous allons donc aborder différentes solutions qui peuvent se présenter et qui sont plus responsables et plus économiques pour la planète. 

Afin d'étayer nos propos, nous avons interrogé Nicolas Neysen, professeur à l’École de Gestion de l’Université de Liège (HEC Liège) et promoteur au sein du HEC Digital Lab. 

HEC Digital Lab est une plateforme de services au sein de HEC Liège, qui permet de renforcer la relation entre les différents acteurs du numérique. Cette plateforme a pour but d’amener les personnes à comprendre les enjeux du secteur digital et de développer les compétences nécessaires à celui-ci.

#2.

L’impact du digital sur l’environnement

Comparé à ce que certains peuvent penser, le numérique rejette plus que le transport aérien civil. Effectivement, le numérique représente 10% de la consommation électrique dans le monde et 5% des émissions des gaz à effet de serre.

Nous pourrions nous demander alors “Pourquoi le monde continue à aller dans cette tendance alors qu’on sait, maintenant, l’impact que ça a, au lieu de revenir en arrière ?”. 

Pour Nicolas Neysen, la réponse à cette question est que “les objectifs de développement durable n’ont pas été intégrés dans la politique de développement du produit”. De nos jours, même si les entreprises s’inscrivent dans une démarche d’écologie, trop de produits sont créés sans prendre en considération cette démarche. Les entreprises cherchent à créer un produit fiable, robuste et veulent éviter que les utilisateurs touchent à la machine pour une question de garantie, de sécurité, etc. 

Or, on voit l’impact que ça a et l’aberration que cela représente, car lorsqu’un petit composant pose problème, il faut souvent remplacer la totalité du produit car tout est soudé alors qu’il suffirait de pouvoir changer ce composant en question, comme il était généralement possible de le faire au début des ordinateurs, par exemple.

Une autre dimension à prendre en compte est le ressenti des utilisateurs, de la population. Ces exemples cités par Digital Wallonia en 2021 ont bel et bien un réel impact sur l’environnement, mais il est tout de même intéressant de voir si les personnes en sont conscientes ou non.

Illustration de Digital Wallonia pour montrer l'impact environnemental du numérique

Nous pouvons remarquer que la majorité des répondants sont plutôt conscients de l'importance qu’apportent certains comportements responsables dans le numérique, dont le fait de garder ses équipements le plus longtemps possible (66% en sont pleinement conscient, tandis que 10% estiment que ce n’est pas vraiment important), effacer ses emails régulièrement (53% contre 15%) ou encore privilégier la connexion wifi plutôt que la 4G (51% contre 11%).

En effet, des chiffres rapportés en 2019 montrent que les TIC seraient responsables de 10% de la consommation mondiale d’électricité, comprenant la production et l’usage de ceux-ci. Pour ce qui en est du numérique, son taux de croissance serait de +8% l’année, comparé à +3% concernant la consommation énergétique globale. 

Entre 2010 et 2025, l’empreinte carbone du numérique passerait de 2,5% à un peu moins de 6%, selon Green IT, sachant que c’est bien la phase d’utilisation du numérique qui émetterait le plus de gaz à effet de serre. 

Mais la bonne nouvelle est que plus les personnes gardent longtemps leurs appareils technologiques, plus la durée de vie de ceux-ci augmente et plus l’impact environnemental est amorti car il est réparti sur une période plus longue. 

Cela nous amène aux différentes solutions possibles pour une utilisation technologique plus responsable.

#3.

Les solutions pour les entreprises

Les entreprises ont plusieurs solutions qui s’offrent à elles si elles souhaitent devenir plus responsables. 

Une première concerne ce qu’on appelle l’économie circulaire. Beaucoup d’entreprises ne pensent pas toujours à la fin de vie de leurs produits et pensent simplement que d’autres filières vont les récupérer pour les recycler. Il s’agit alors d’une économie linéaire, qui se caractérise par le prélèvement des matières premières, suivi de la confection des produits, de leur utilisation, pour enfin terminer en déchets. Ce système économique suivant un trajet linéaire a des conséquences sur l’environnement ainsi que sur l’économie.

Les entreprises doivent donc se poser la question de l’impact à long terme de la durée du cycle de vie complet de leur produit. Il s’agit donc pour les entreprises de conserver les produits et les matériaux de manière durable dans le cycle de production tout en maintenant leurs valeurs d’utilisation.

Attention, il est important que le produit soit entièrement recyclé pour qu’il soit réinjecté dans la chaîne de production et commence à nouveau le cycle. Par exemple, une voiture qui est en fin de vie devra être complètement recyclée pour être réinjectée dans la chaîne de production. Comme nous le savons, il y a de moins en moins de ressources disponibles directement dans la nature. Recycler entièrement un objet en fin de vie permet donc d’obtenir ces ressources.

Ce modèle de l’économie circulaire entraîne une diminution des déchets, de la pollution et une meilleure utilisation des matières premières. Il s’applique à l’ensemble du cycle de vie du produit, à partir de la récolte des ressources jusqu’à la réutilisation des déchets.

Une autre solution pour les entreprises est de réfléchir à un moyen de produire de manière responsable, de remettre en question leurs produits. 

Prenons un exemple, donné par Nicolas Neysen : Netflix et Disney+, deux plateformes de streaming. Le type de visionnage que ces plateformes proposent est celui qui consomme le plus de données au niveau des réseaux. C’est quelque chose qui a donc un gros impact sur l’environnement. Et en plus de cela, ces plateformes proposent des qualités d’images de plus en plus avancées, avec de plus en plus de pixels. Mais “Nous remarquons aujourd’hui que l'œil humain n’est plus capable de voir cette différence quand elle commence à être trop élevée. Il n’est donc pas nécessaire de mettre une qualité très haute, surtout si on n’en a pas besoin.”, explique Nicolas Neysen. Il serait donc plus responsable pour ces deux plateformes de ne plus proposer des qualités d’images aussi élevées, car cela consomme plus d’énergie.

Un autre exemple est qu’aujourd’hui nous savons bien que la durée de vie d’un smartphone ne va pas au-delà de 5-6 ans. Si on le fait tomber alors qu’on ne l’a pas assez protégé, il se casse immédiatement et la réparation peut coûter aussi cher que d’acheter un autre. Les entreprises de téléphonie pourraient se demander comment construire un téléphone qui aurait une durée de vie plus longue, avec une plus grande autonomie et qui aurait une meilleure résistance aux chocs. 

Cependant, il est clair que pour une entreprise, cela ne représente pas un point très avantageux, c’est contre-intuitif, car, effectivement, elle devra tenir compte du fait qu’elle vendra moins souvent et donc aura moins de revenu. C’est là qu’arrive le challenge : elle devra penser à d’autres sources de revenus, tout en restant responsable.

De plus, les entreprises peuvent faire attention à plusieurs choses dans leur manière de fonctionner. Elles peuvent notamment demander à leurs employés de supprimer régulièrement leurs emails, leur conseiller d’utiliser des outils comme Google Drive au lieu de s’envoyer une centaine de mails, acheter du matériel d’occasion plutôt que du nouveau, éviter d’imprimer de grosses quantités de fichiers, etc.

Mais cela suffit-il ?

Nicolas Neysen nous met en garde à ce sujet : “Compter uniquement sur le bon vouloir des entreprises ou du public, ce n’est pas suffisant. Surtout dans notre situation, où il ne reste plus beaucoup de temps avant d’arriver à une situation de saturation, notamment au niveau d’emploi des ressources minières. Il faut donc que l’Europe, les instances, les autorités légifèrent en la matière pour poser un certain nombre de limites.”.

En effet, nous vivons dans un monde où les besoins sont illimités, mais les ressources, au contraire, sont limitées. “Le modèle auquel on a été habitué montre clairement ses limites. Il y a une augmentation croissante de la demande et des économies dans le monde - comme l’Inde - avec des populations qui ont envie d’augmenter leur standard de vie et de se rapprocher de ce que l’on a dans le modèle occidental. Mais ce n’est pas tenable”, confie-t-il. 

C’est donc pour cela qu’il est important de réfléchir à des nouveaux modèles de cycle de vie pour les produits tels que l’économie circulaire et la production responsable. Car si l’ensemble des pays et des entreprises produit de la même manière, sans tenir compte de leur empreinte carbone, il est fort probable que les efforts de certains n'aboutissent à rien.

#4.

Le numérique : quelques conseils pour un usage plus responsable

Afin de vous aider à vous engager dans des démarches responsables vis-à-vis du numérique, nous vous suggérons de mettre en place plusieurs actions : 

Allongez la durée de vie de vos appareils technologiques

Achetez du reconditionné ou du matériel d’occasion. Cela permet de prolonger la durée de vie des équipements. De plus, entretenir son matériel favorise également la responsabilité numérique. Pour cela, vous pouvez installer des antivirus sur vos appareils mais aussi nettoyer les ports USB par exemple. De cette manière, ils risquent moins de ne plus fonctionner et vous n’aurez pas à en racheter d'autres dans les 3 premières années.  

Nettoyez régulièrement vos espaces de stockage

Lorsque vous créez/envoyez un document, un mail, vous l’enregistrez soit dans la mémoire de votre appareil, soit dans le cloud. Mais ces manières de sauvegarder vos documents consomment énormément d’énergie. Les classer, trier et supprimer est donc considéré comme une démarche responsable.

Re-définissez vos besoins digitaux

Il arrive que nous ne répondions pas toujours à nos besoins réels, mais bien à des envies. Il est important d’y réfléchir afin d’éviter de se procurer des équipements dont nous n’avons pas forcément besoin. Typiquement, ce n’est pas utile d’acheter un smartphone avec 128GB de stockage si vous n’utilisez pratiquement pas votre téléphone. 

Ne laissez pas vos appareils en veille

Généralement, la nuit, vous n’utilisez pas beaucoup d'appareils électroniques. De même lorsque vous partez en vacances ou quand vous sortez durant plusieurs heures. L’idéal est de débrancher ces appareils afin de consommer le moins possible inutilement. C’est la même chose si vous laissez votre pc en charge sans l’utiliser, mais en plus, la durée de vie de sa batterie risque de baisser.

D'autres actions

D’autres mesures permettraient de réduire de 27 % à 52 % l’empreinte environnementale du numérique mondial d’ici 2030 telles que : 

Privilégier des objets connectés qui rassemblent plusieurs utilités, plutôt que plusieurs objets différents ; 

Intégrer l’écoconception dans les services numériques afin de réduire leurs besoins.

#5.

Conclusion

De nos jours, beaucoup d’initiatives contre le réchauffement climatique sont mises en place par de nombreux acteurs dans la société. Mais récemment, d’autres voient de plus en plus le jour concernant le numérique. 

En effet, le digital a un réel impact sur l’environnement et il est important de savoir de quelles manières nous pouvons empêcher les technologies de polluer davantage et de se diriger vers un numérique plus responsable. 

Pour cela, il existe diverses solutions comme prolonger la durée de vie de vos appareils numériques, nettoyer vos espaces de stockage, réfléchir à vos besoins en termes d’outils digitaux, etc. Mais il existe aussi d’autres solutions pour les entreprises, comme une production plus responsable, en privilégiant l’économie circulaire.

Chez Deuse, avec l’aide de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Liège-Verviers-Namur, nous nous sommes engagés en 2023 dans un projet de 3 ans sur la responsabilité numérique. Le but est de trouver des solutions, adaptées à notre secteur, à mettre en place au sein de notre entreprise pour diminuer notre empreinte carbone. 

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à laisser un commentaire ou à nous contacter, nous y répondrons avec plaisir.

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